Pour changer un peu des romans policiers, aussi bien écrits puissent-ils être, j’ai continué à regarder autour de moi quels auteurs étaient de plus en plus lus et appréciés. Et un nom est revenu plus que fréquemment : Anna Gavalda !
En espérant ne pas avoir affaire à un auteur « fleur bleue », j’ai commencé prudemment par « Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part », un petit recueil de nouvelles très sympathiques et très faciles à lire. Quelques pages suffisent à la petite Gavalda pour nous plonger dans l’angoisse, l’émotion amoureuse ou les plaisirs simples de ses personnages. Suivant ma première bonne impression, j’ai continué par « Je l’aimais », petit roman racontant le destin de deux vies, celle d’une femme quittée par son mari et de son beau père. Toujours aussi facile à lire, toujours captivant, et autant de profondeur dans les sentiments (et ressentiments) des personnages. Déjà fan après
En règle générale, je ne suis pas fan des énormes bouquins. Je finis par m’y ennuyer et j’ai tendance à lire en diagonale des passages entiers, me désintéressant de l’histoire et ne comprenant pas tout à la fin. Eh bien, là, avec ses 604 pages, ce livre n’a été que plaisir du premier au dernier mot ! Ma seule angoisse était en fait : « mais que vais-je bien pouvoir faire quand j’aurai terminé cette histoire ? ».
Destins croisés et entrecroisés de 4 personnages, ce livre provoque en effet une sensation de manque dès qu’on le referme. Il n’y a pas de héros, juste des gens… Un cuistot motard, une mamie qui perd un peu la boule, un fils de bonne famille et une petite dessinatrice de génie… des gens un peu ordinaires et qui, comme tout un chacun, ne sont pas forcément subtils, ne se remettent pas toujours en question, vont droit dans le mur sans essayer de l’éviter et surtout ont un passé lourd de conséquences qu’ils doivent bien assumer chaque matin en se réveillant. Et ce sont ces blessures parfois inconscientes qui les rendent attachants. Sans les excuser, on les comprend et on finit surtout par les aimer… pire, on a envie d’être là, au milieu d’eux, pour les aider ou pour qu’ils nous aident, c’est selon. On a envie de faire parti de cette petite bande et de profiter de leur humanité, quitte à partager leurs galères.
De plus, Anna Gavalda arrive à écrire des choses tristes sans s’apitoyer. Rien à voir avec la petite fille aux allumettes, il y a toujours un sourire, un rayon de soleil, une parole, une incongruité qui empêchent de virer au tragique. Pour moi, Anna vise juste et il n’y a rien à rajouter ou à enlever à son histoire… Mais je suis en manque maintenant, c’est malin !