Quelle histoire étrange quand même ! Les autorités Tchadiennes ont très vite crié au scandale, ont forci le trait tant et plus, trainant toutes les ONG dans la boue, et les mettant toutes dans le même panier. C’était un peu facile et fort peu « fair play », car depuis des années, les ONG sont présentes au Tchad pour essayer de limiter les effets de la guerre civile qui oppose Idriss Deby et les « rebelles » armés par le Soudan voisin.
Certes l’Arche de Zoé a essayé de contourner la loi, a joué avec des enfants innocents, et mérite pour le moins de se faire remonter les bretelles et sanctionner. Mais plusieurs points m’interpellent :
- Ces enfants allaient être adoptés tout à fait légalement en France et personne n’était ennuyé par cette situation, avant plainte du Tchad bien sûr.
- Les enfants Tchadiens avaient été plus ou moins « vendus » par leur famille, d’ailleurs souvent par des oncles, cousins ou grands parents. Ces braves gens n’avaient peut être pas conscience que ces enfants allaient être emmenés en France mais quoi qu’il en soit, ils s’en débarrassaient un peu quand même et n’avaient alors que peu d’espoir de les revoir…
- La preuve en est que, quelques mois après les faits, une grosse majorité de ces enfants soit encore dans les orphelinats de N’Djamena ! Personne n’est venu les chercher ! Pourquoi le Président Tchadien ne dit-il rien ? Où sont passés ces oncles en pleurs ? Où sont ces grands-mères révoltées par l’enlèvement de leurs petits-enfants chéris ? Peut être se montreront ils à nouveau quand les 60 000 Euros par enfant que l’Arche de Zoé a été condamnée à verser seront envoyés au Tchad…
La conclusion ? Les politiques bien au chaud, les membres de l'ONG libérés, les familles bientôt indemnisées... qui va au final faire les frais de cette triste affaire ? Les plus faibles, les plus fragiles... les 103 enfants Tchadiens (soupir)...